HÔTEL SAINT-GEORGE À ALGER DE DEUX CENTS À TROIS CENTS CHAMBRES PAR (PRESQUE) FERNAND POUILLON

par Catherine SAYEN[1]
Urbaniste,
Présidente de l’association Les Pierres Sauvages de Belcastel

LE CONTEXTE HISTORIQUE DE L’INTERVENTION DE F. POUILLON

Au jour dit, Fernand Pouillon livre aux autorités algériennes un édifice qu’elles n’attendaient plus, mais dont elles avaient tant besoin pour les festivités du vingtième anniversaire de l’Indépendance le 5 juillet 1982 : l’emblématique hôtel Saint-George, rebaptisé pour l’occasion El Djazaïr, agrandi et restauré en état de splendeur. La mission a été accomplie au prix d’un gigantesque bras de fer et d’efforts inouïs. L’hôtel Saint George est la dernière réalisation algérienne dans laquelle Fernand Pouillon a mobilisé toute son énergie et celle de son agence. Sa santé s’en ressentira définitivement. Pourtant les raisons pour lesquelles il passe ce tour de force sous silence dans un curriculum vitae écrit en 1985 sont plus graves à ses yeux.
Au début de l’année 1975 le ministre du tourisme Abdelaziz Maoui le sollicite pour la rénovation de l’hôtel et son extension à près de trois cents chambres. F. Pouillon rend une esquisse le 22 mai 1975 et un avant-projet le 15 août.
Est-ce son fait ou celui de l’administration algérienne ? – mais comment faire autrement pour un tel programme – l’assiette foncière de l’hôtel est augmentée par l’intégration d’au moins une propriété voisine et d’une voie interne à ce quartier qui surplombe l’avenue Souidani Boudjemaa. Une aile nouvelle s’arraisonne dans l’alignement de la façade historique, mais en retrait d’elle. Habilement l’aile recule et en même temps se brise, se dérobant ainsi totalement aux regards de la clientèle en terrasse et des promeneurs du jardin botanique. La façade historique reste maîtresse des lieux et de son rapport à la nature environnante. [Plan 1]