Illustration : La Grande Poste d’Alger (1910-1913)
Architecte : Jules Voinot (assisté de Marius-Denis Toudoire)
Saïd ALMI
Anthropologue urbaniste, Chercheur
Tout comme les grandes doctrines économiques et sociales que connut la France du 19ème siècle ne demeurèrent pas sans effet sur ses possessions nord-africaines, les idées relatives à l’aménagement de l’espace y trouvèrent un terrain d’élection ou d’expérimentation.
Au tournant des 19ème et 20ème siècles, l’annexion de l’Algérie étant jugée définitivement acquise, une nouvelle page s’ouvre dans le processus colonial : l’aménagement des villes devient une préoccupation majeure. Avec la multiplication des réalisations, plusieurs styles architecturaux font ainsi leur apparition.
Un « style Jonnart »
Dès les premières années de la conquête, un engouement pour l’architecture et la vie urbaine locales se dessine sous l’autorité de l’administration militaire. Plus tard, il donnera lieu à un style néo-mauresque affublé du nom de Charles-Célestin Jonnart (gouverneur général à trois reprises entre 1900 et 1919) qui lui accordera ses faveurs. A l’issue d’un immense travail d’investigation scientifique entrepris dans les champs de l’histoire politique ou sociale et de l’histoire des arts et des techniques, un regain d’intérêt pour la culture et le passé algériens se fait sentir dans certains milieux intellectuels algérois.
Sous l’impulsion de Jonnart, l’orientalisme devient une composante significative de…