Par Pierre SIGNOLES
Professeur Honoraire
Université de Tours
Ex-Directeur D’URBAMA
et Mohamed MADANI
Professeur au département
d’Architecture (USTO-MB)
Rédacteur en Chef MADINATI
“Pour soulever un poids si lourd, Sisyphe, il faudrait ton courage !
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, L’art est long et le temps est court.” -Charles BAUDELAIRE, Poème Le Guignon
PRESENTATION
Perdu de vue pendant une courte période, au début des années 2000, le débat sur les bidonvilles et des quartiers précaires refait surface. Coup sur coup, plusieurs publications en Algérie et en France, remettent les projecteurs sur une face importante mais cachée de la ville.
Il est d’autant plus nécessaire d’y revenir que des décennies de politique urbaine et de production de masse de logements n’ont pas permis d’éradiquer ce « défi à l’urbanisme »2 dans les pays du Maghreb. Loin s’en faut d’ailleurs, de telle sorte que le questionnement récurrent doit porter aujourd’hui sur les causes strcturelles de la permanence de cette « planète des bidonvilles »3 et sur les mécanismes qui alimentent sans discontinuer ces quartiers précaires malgré les relogements massifs et ininterrompus des populations qui y vivent. Au-delà des caractéristiques morphologiques de quartiers constitués de baraques basses construites à partir de matériaux de récupération, qui sont à l’origine de…