UN APPRENTISSAGE COLLABORATIF DE L’ATELIER D’ARCHITECTURE, UNE UTOPIE ?

par TAREK BENMOHAMED
Architecte enseignant
Université de Béchar

Il s’agit d’un atelier d’enseignement d’architecture de la troisième année à l’Université de Béchar, en 2013. Un travail collaboratif a été conçu et réalisé par une équipe d’enseignants afin de mener un enseignement sur le thème de l’habiter. BEKHEDDA Redouane, BENMOHAMED Tarek, CHELLI Mohammed-Reda et LIMAM El-Mostafa en qualité d’enseignants permanents ont dirigé les travaux pédagogiques avec l’assistance d’ABDELGHANI Khaira, CHEBBOUB Meriem, CHERIFI Sara, et AZZIZI Dalila, enseignantes vacataires travaillant dans des services connexes à l’habitat ; il s’agit des directions de l’habitat, des équipements publics, de l’environnement, de la planification et de l’aménagement du territoire. Un travail de concertation et de préparation fut mené plusieurs mois auparavant afin d’aménager les conditions d’un apprentissage collaboratif. La société civile était aussi partenaire active pour la faisabilité du programme. Le projet était monté avec le crédo du tout gagnant. Aussi et afin d’avoir un regard autre, sans complaisance, sur ce projet et la manière dont il a été mené, BOUCHAREB Abdelouahab, Professeur aux universités à Constantine, connu pour ses engagements et son franc parler avait accompagné cette initiative par sa présence et son expertise éclairée. Le programme d’enseignement de l’atelier de projet d’architecture pour la troisième année licence, premier semestre, doit accompagner les étudiants et leur apprendre à lire un territoire urbain, à connaitre ses composantes et à découvrir ses potentialités. L’enseignement est orienté vers l’acquisition de méthodes et d’outils de programmation qualitative et quantitative dans un milieu urbain. L’accent
est mis sur l’acquisition de méthodologies de projections devant permettre aux étudiants de produire une architecture comme alternative aux besoins du milieu, porteuse d’identité et de valeurs du lieu. Les objectifs pédagogiques de cet atelier ont été identifiés comme suit :

• Amorcer chez l’étudiant la faculté d’apprendre à prendre en compte le plus de facteurs possibles dans son approche.
• Initier les étudiants aux notions liées à l’habiter, l’habitude, l’habitus…
• Accompagner les étudiants dans leurs raisonnements à se distancier des préjugés.
• Mettre les étudiants en situation afin de mesurer l’écart des réalités du terrain, aux besoins des usagers avec la planification en général.
• Sensibiliser les étudiants à la complexité de l’habitat dans le contexte de production actuel, pour éviter les fausses réponses et l’artifice.

L’atelier a été lancé par une initiation aux travaux d’inventaire, de lecture et de synthèse de différents documents écrits, graphiques, photographiques et vidéographiques afin de les classer et d’identifier leur fiabilité. Ce travail a permis aux étudiants de se familiariser avec les sites d’investigation et de construire une base bibliographique et documentaire accessible à tous. Igli et la vallée d’El-Ouata ont été choisis comme support de l’enseignement collaboratif vu la disponibilité des autorités locales et la société civile qui ont manifesté un intérêt à participer à cette expérience. De même, un accompagnement des étudiants pour se familiariser avec les notions qui gravitent autour du programme d’atelier a été assuré ,je citerais entre autres : l’espace rural, le système oasien, l’écosystème oasien, le territoire urbain, le paysage urbain et rural, la question des besoins, l’habiter, l’habitude, l’habitus, l’espace et l’usager, les parties communes… Cet accompagnement aboutit à une bourse d’activité comme exercice qui motive l’investigation sur les principales notions abordées. Une fois les étudiants familiarisés…